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Les équipes de Mobilians sont très régulièrement sollicitées quant aux inquiétudes des entreprises face à la crise énergétique sans précédent et aux hausses des cours de l’énergie qui en résultent.

Les principaux facteurs impactant aujourd’hui le coût de l’énergie en France sont la production d'énergie électrique qui est historiquement faible sur notre territoire (près de la moitié des réacteurs nucléaires sont actuellement indisponibles) et l'approvisionnement en gaz est inférieur aux besoins européens. Dans ce contexte, le coût de l'énergie augmente significativement.

Le travail que Mobilians a initié au printemps avec Wikipower nous a permis de maintenir un dialogue resserré avec les fournisseurs d’énergies qui sont amenés à répondre à un grand nombre de consultations.

Ceci a pour conséquences :

    • Les fournisseurs privilégient l’envoi d’offre de renouvellement à leurs clients actuels (=> difficultés à obtenir plusieurs offres à comparer).
    • Les fournisseurs choisissent parfois les dossiers auxquels ils répondront, en fonction de la complexité des appels d’offres et du risque supporté.
    • Les contrats de fourniture d’électricité pour l’année 2023 doivent être conclus avant le 31 octobre si les entreprises souhaitent bénéficier du mécanisme ARENH, ce qui est recommandé dans le contexte actuel.
    • Dans leurs offres, les fournisseurs pourraient proposer soit un prix unique pour l’ensemble de la période du marché (2023 à 2024), soit un prix différencié par année (avec un prix nettement plus élevé par l’année 2023).

 Dans ce contexte inédit, les ministres de l'Energie européens se sont réunis les vendredi 9 septembre et 30 septembre et se sont montrés favorables à des mesures d'urgence pour freiner la flambée des prix. Un sujet majeur continue à faire l’objet de discussions : Un plafonnement provisoire du prix du gaz importé en Europe, qu’il soit russe ou non.

Malheureusement, les positions des différents États n’ont pas encore pu se rapprocher afin d’aboutir à un accord. Si une solution commune devait être trouvée, celle-ci pourrait aboutir le 24 novembre, date planifiée pour un conseil extraordinaire consacré à l’énergie.

Sur le plan national, Le Gouvernement a mis en place un bouclier tarifaire afin de limiter les hausses tarifaires pour les petites entreprises. Le projet de Loi de Finances pour l’année 2023 prévoit une prolongation du bouclier tarifaire énergétique, avec un coût estimé à 45 milliards d'euros.

Il est important de rappeler le Président de la République et le Gouvernement ont recommandé à plusieurs reprises aux entreprises d’attendre la fin du mois d’octobre avant de signer des contrats de fourniture d’énergie à des prix « exorbitants ». Le Gouvernement espérait obtenir des mesures européennes qui auraient permis de faire baisser les cours de l’énergie.

Nous devons malheureusement constater que les mesures attendues, et leurs effets sur les cours de l’énergie, ne sont pas encore présentes.

Les dispositifs imaginés, tels que l’augmentation du volume d’ARENH, ou mis en place à ce jour sont malheureusement sans effets. Mobilians a, à ce titre, alerté les pouvoirs publics quant à la nécessité d’abaisser le critère de 3% du chiffre d’affaires pour bénéficier de l’aide accordée dans le cadre du plan de résilience.

Le vendredi 26 octobre, les ministres de l'Économie et de la Transition énergétique, Bruno Le Maire et Agnès Pannier-Runacher, ont rencontré les différentes fédérations interprofessionnelles (CPME, Medef, etc.) à Bercy. Dans le cadre de cette réunion, des annonces ont été faites pour la mise en place d’aides à destination des PME. Les modalités de calcul de cette aide restent, à ce jour, imprécis ainsi que leur mise en pratique.

Dans l'attente de confirmations, le prix se décomposerait de la manière suivante : 50% de tarif ARENH +25% directement compensé par l’Etat dans un couloir de prix fixe +25% de prix exposé au marché libre. L’aide serait directement déduite de la facture par le fournisseur. Sous réserve bien entendu de confirmation ultérieure, il est vraisemblable qu’avec ce dispositif de « garantie prix » le mégawatt-heure avoisinerait les 325 €.

Plusieurs sources s’accordent à évaluer l’impact de cette aide à hauteur de 15 à 70 €/MWh. Cette mesure ne permettrait malheureusement pas d’infléchir le poids économique de l’énergie sur le résultat des PME.

Si cela signifie une augmentation sensible par rapport aux tarifs en vigueur en 2021, cela présente l'avantage de donner de la visibilité.

Il est à souligner, qu’à ce stade, seules les PME seraient concernées, des discussions étant en cours à Bruxelles pour l’élargir aux ETI. Le gaz n’étant pas concerné, un guichet spécifique serait ouvert. Les entreprises dites énergo intensives seront, elles aussi, traitées à part.

Autre point positif, le Gouvernement a donné l’assurance que les TPE dont la puissance de compteur excède 36 kva, pourront "prochainement" bénéficier du tarif règlementé.

Enfin, hier, lors de son intervention télévisée, le Président de République a bien confirmé que pour les PME, un mécanisme sera mis en place pour amortir les augmentations. Il sera présenté ce vendredi par le gouvernement. « Le système va garantir un prix raisonnable », a promis Emmanuel Macron.
 

Nos recommandations pour la négociation des contrats d’énergie
 

Les entreprises doivent adopter un comportement différent par rapport à leurs contrats d’énergie, en fonction de leur typologie et des caractéristiques de leurs contrats.

Électricité

  • TPE : il est recommandé aux entreprises éligibles au bouclier tarifaire de souscrire à une offre aux tarifs réglementés de l’électricité auprès d’EDF ou à une offre indexée à ces tarifs réglementés (une offre qui suit donc la même évolution), par exemple auprès de TOTALENERGIES ou ENGIE.
     
  • PME et industries :
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    • Si le contrat débute à la fin de l’année 2022 ou au début de l’année 2023 : ces entreprises devront conclure un contrat de fourniture d’énergie au plus vite, notamment pour bénéficier du mécanisme ARENH si cela est encore possible. Nous leur recommandons de privilégier la souscription à une offre de renouvellement auprès de leur fournisseur actuel, si les tarifs de celle-ci sont cohérents (cf. tarifs de référence publiés par la CRE).
    • Si le contrat débute après le 1er juillet 2023 : il est conseillé d’attendre afin de suivre les évolutions des cours de l’électricité et de bénéficier des évolutions réglementaires qui pourraient être mises en place dans les prochains mois.

Gaz

  • Si le contrat débute à la fin de l’année 2022 ou au premier semestre 2023 : il sera nécessaire de prendre une décision dans les prochaines semaines. Nous conseillons néanmoins de ne pas se précipiter. Les cours étant actuellement baissiers, une décision pourrait être prise de manière plus pertinente durant la première quinzaine de novembre.
  • Si le contrat débute après le 1er juillet 2023 : nous recommandons de patienter afin de bénéficier de cours du gaz qui pourraient être plus attractifs dans les prochains mois. De plus, des évolutions réglementaires pourraient influencer le prix du gaz.  

La situation reste instable et les dispositifs d’aide encore inconnus ou incertains.

Vous trouverez à cet égard une note préparée par notre conseil, la société Wikipower. Je vous en recommande la lecture pour appréhender au mieux la complexité des mécanismes qui influent sur cette préoccupation centrale de nos dirigeants.

Nous ne manquerons pas de vous tenir informés, soyez naturellement assurés de l’entière implication de Mobilians pour porter la voix de nos entreprises et obtenir les aides et les garanties indispensables à nos entreprises.

Très cordialement, bon courage,

Xavier Horent, Délégué Général / PO. Francis Bartholomé, Président National

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