Mobilians, représentant notamment les points de lavage (14 000 points de lavage automobile sur le territoire français), a lancé un appel à l'Etat pour demander une approche plus souple et plus juste en matière de restrictions d'activités des points de lavage automobile pendant les périodes de tension hydrique. Mobilians demande également la mise en place d'un fonds de compensation pour les pertes générées par les fermetures administratives des points de lavage.

 

 

Privilégier une stratégie de long terme en matière de gestion de l’eau, en coordination avec le secteur, plutôt que des restrictions soudaines

 

Dans le contexte actuel du changement climatique, les sécheresses et les pénuries d'eau sont de plus en plus fréquentes. En réponse, les autorités préfectorales peuvent imposer des restrictions sur les activités consommatrices d'eau, telles que les points de lavage automobile. Ces restrictions peuvent inclure des fermetures administratives temporaires, des réductions de l'utilisation de l'eau, ou des limitations d'horaires d'ouverture.

 

Mobilians reconnaît l'importance de ces mesures pour la préservation de l'eau, mais souligne également les conséquences économiques et sociales qu'elles peuvent avoir sur les entreprises du secteur. Les points de lavage sont souvent des PME, qui ont des coûts fixes importants et des marges de manœuvre limitées. En cas de fermeture administrative pour cause de restriction d'eau, ces entreprises subissent des pertes financières importantes, au moment même où ces acteurs sont de plus en plus nombreux à avoir des projets d’installation de systèmes de recyclage d’eau.

 

En outre, les restrictions soudaines entrainent de l'incompréhension chez les automobilistes, poussant certains à effectuer des lavages sauvages – hors de tout cadre réglementaire – chez eux ou dans la rue, empêchant de fait un traitement satisfaisant des boues polluées résultantes des lavages (ce sont plus de 48 000 tonnes de boues polluées qui sont récoltées et traitées chaque année dans les centres de lavage).

 

Par ailleurs, un lavage sauvage consommant deux à trois fois plus d’eau qu’un lavage en centre professionnel (60 à 160 litres consommés selon le véhicule et le type deprogramme choisi par l’automobiliste, contre 300 litres en moyenne dans le cas d’un lavage sauvage), la situation hydrique se retrouve paradoxalement aggravée.

 

 

Un secteur engagé en faveur de mesures de gestion de l’eau strictes

 

Face à cette situation, Mobilians demande que les autorités prennent en compte les spécificités des points de lavage automobile et mettent en place des mesures de restriction plus progressives. Les points de lavage pourraient être autorisés à continuer leur activité à condition d'adopter des mesures de gestion de l'eau plus strictes, telles que la mise hors d’usage des programmes les plus consommateurs d’eau ou l'utilisation de systèmes de recyclage de l'eau.

 

Mobilians demande également la création d'un fonds de compensation pour les pertes subies par les points de lavage automobile en raison des fermetures administratives. Alors que certaines autres activités économiques fortement consommatrices d’eau bénéficient de dérogations leur permettant de maintenir leur activité, ce fonds s’inscrirait dans une logique de solidarité et permettrait de ne pas freiner l’installation de système de recyclage dans les points de lavage, faute de ressources financières.

 

Enfin, Mobilians appelle de ses vœux la création d’un label « Consommation d’eau maîtrisée » permettant l’information des automobilistes sur les performances en matière de consommation d’eau et de dépollution des installations professionnelles, afin de créer une émulation positive et vertueuse au sein du métier.

 

"Les points de lavage automobile sont des acteurs économiques importants, qui contribuent à l'entretien et à la dépollution des véhicules en France. Nous comprenons la nécessité de prendre des mesures pour préserver l'eau pendant les périodes de tension hydrique, mais nous demandons une approche plus souple et plus juste qui tienne compte des spécificités de notre secteur d'activité", a déclaré Jean-Luc Cottet, Président du métier du lavage, au sein de Mobilians.

 

Mobilians appelle les autorités locales et nationales à prendre en compte ces demandes lors de l'élaboration de politiques de gestion de l'eau et à travailler en collaboration avec les acteurs du secteur pour trouver des solutions durables pour les points de lavage automobile.

 

Nos équipes territoriales suivent de près l'évolution des décisions prises par les autorités préfectorales, qui ont été rencontrées par Mobilians. Nous sommes également en contact avec le Ministère à la transition écologique sur ce point précis : le lavage automobile dans les entreprises de la Profession se représente que 0,2 % de la consommation d'eau potable en France - sachant que 95 % de l'eau utilisée dans les centres professionnels est restituée. Pointer ce secteur n'est donc en rien une décision efficace.

 

Vous trouverez une plaquette (en cours de réactualisation) effectuée par nos équipes, partageant plusieurs données utiles à la mesure de la consommation de l'eau dans les centres professionnels.

 

Très cordialement,

 

Xavier Horent, Délégué Général / PO. Francis Bartholomé, Président National