Cette situation menace l’activité voire la survie de nombreuses entreprises dans l’incapacité de maintenir leur modèle économique alors même que seules un tiers d’entre elles ont accès au tarif réglementé du prix de l’électricité. 

 

Les alertes se multiplient dans notre secteur, tous métiers confondus, comme dans l’industrie ou l’agroalimentaire. Le renouvellement des contrats arrivés à terme montre que la marge de négociation auprès des énergéticiens est quasiment nulle, ces derniers refusant même fréquemment de prendre des engagements sur les prix ou les volumes de livraison. 

 

La mise en place d’aides ponctuelles ne résoudra malheureusement pas le problème. Pour éviter une vague de faillites, il est essentiel d’agir pour limiter les hausses de prix et garantir les volumes de livraison. 

 

Les annonces du Gouvernement lors de la conférence de presse du 14 septembre : 

 

  1. Elisabeth Borne a annoncé la Prolongation du bouclier tarifaire en 2023, alors que ce dernier devait prendre fin le 31 décembre 2022, mais avec une hausse limitée à 15 % des prix du gaz et l'électricité (au lieu de 120%), alors que cette hausse était contenue à 4 % tout au long de l'année 2022. Cette hausse des prix entrera en vigueur en janvier pour le gaz et en février pour l'électricité. 

 

  1. Le Premier ministre a également annoncé qu'un nouveau chèque énergie serait versé de manière exceptionnelle « d'ici à la fin de l'année » aux « 12 millions de foyers les plus modestes, soit quatre foyers sur dix ». « Son montant sera de 100 ou 200 [euros], selon le revenu », a-t-elle précisé. 

 

  1. Bruno Le Maire a précisé le coût de ces nouvelles mesures : 16 milliards d'euros pour la prolongation du bouclier tarifaire (11 milliards d'euros pour le gaz, 5 milliards d'euros pour l'électricité), financés sur le budget 2023, qui doit être voté en fin d'année, et 1,8 milliard d'euros pour le chèque énergie, déjà budgété sur 2022. 

 

  1. La ministre chargée de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a souligné que le plan de sobriété énergétique, qui vise à réduire de 10 % la consommation énergétique en France d'ici à deux ans, sera présenté « début octobre » et sera suivi d'une campagne de communication, le 10 octobre, destinée au grand public, baptisée « Chaque geste compte » 

 

Position de MOBILIANS : 

 

Mobilisé pour le succès du plan de sobriété énergétique, nous soutenons une réforme du marché de l’électricité afin que l’avantage du parc nucléaire décarboné bénéficie à nos entreprises et soit également reflété dans la construction du prix de l’électricité.

Des guides de bonnes pratiques seront par ailleurs publiés d’ici fin septembre sur une plate-forme en ligne préparée dans un cadre gouvernemental et interprofessionnel et à laquelle nous contribuerons. 

 

MOBILIANS alerte sur la situation dramatique du tissu économique face à la hausse des prix de l’énergie, les entreprises étant déboussolées par la complexité de ce marché. Certains font parfois le triste constat que l’arrêt de production est leur seule solution. Il s’agit d’un symbole délétère pour le sens du travail et d’un risque pour la compétitivité de notre économie.  

 

MOBILIANS déplore que le mécanisme d’aide d’urgence mis en place pour les entreprises grandes consommatrices de gaz et d’électricité n’ait pas trouvé sa cible. Ce dispositif d’aides mis en place en juillet dans le cadre du plan de résilience n’a, à l'évidence, pas eu l’effet escompté. Seuls 100 dossiers ont d’ailleurs été acceptés, pour une aide moyenne individuelle de 70K€, car les critères sont trop exclusifs. 

 

Conformément à mes communications précédentes, l’annonce par Bruno Le Maire du prolongement et de l’assouplissement du dispositif va dans le bon sens, mais il faut urgemment réconcilier ce dispositif avec la réalité du terrain en faisant bouger les critères d’éligibilité - ce à quoi MOBILIANS s'emploie auprès du Gouvernement avec de nombreux autres secteurs.

 

Les discussions sur la fixation des prix de l’énergie se déroulant à l’échelon européen, la mise en place d’un « bouclier tarifaire » européen pour les PME, tant pour le gaz que pour l’électricité, est une absolue nécessité. Le marché de l’énergie n’étant plus dans un fonctionnement rationnel, la meilleure solution à court terme consisterait à donner un signal clair aux entreprises françaises en soutenant le plafonnement des prix de l’énergie au niveau européen. Il est urgent d’intervenir afin de faire temporairement baisser les prix à des niveaux acceptables.

 

Très cordialement,

 

Xavier Horent, Délégué Général / PO. Francis Bartholomé, Président National