1) Le premier confinement avait duré 8 semaines et le taux d’activité avait oscillé entre 60% et 70% en moyenne globale. Il a provoqué un recul du PIB de 10% sur l’année, avec un T3 en fort rebond et un T4 attendu à zéro. Selon l’OFCE, il a coûté 120 mds€ aux finances publiques (5 points de PIB).

Le reconfinement : les secteurs arrêtés représentent environ 12% de l’économie et le confinement est prévu à ce stade pour 4 semaines. Le taux d’activité tomberait autour de 80 % (il était à 95 % avant le confinement).

Bruno Le Maire espère «une contraction de PIB inférieure à 5% pour le quatrième trimestre» (soit -30 mds€) et chiffre le coût des aides publiques à 15 mds€ par mois de confinement.

Les estimations macroéconomique des analystes pour 1 mois de confinement corroborent cet ordre de grandeur :

Selon REXECODE, au T4, le PIB pourrait donc se contracter de 4,2%, soit 24 mds€ ou 1,2 point de PIB annuel

Selon Oddo BHF, le reconfinement engendrerait un recul de 4,5% du PIB au T4

Selon RF Research, baisse du PIB de l’ordre de 5% minimum sur le T4

Si le reconfinement est porté à 2 mois, la contraction du PIB atteindrait environ -11 % pour le quatrième trimestre (soit -60 mds€) selon Rexecode

 

2) Par ailleurs, le Gouvernement a présenté en Conseil des ministres un quatrième projet de loi de finances rectificatives. Le texte sera examiné en séance publique à l'Assemblée nationale le 10 novembre, et le 16 au Sénat.
 
Contexte :  ce  quatrième budget rectificatif prévoit 20 milliards d'euros de dépenses supplémentaires liées aux mesures d'aides dans le cadre du reconfinement. A ce stade, la crise du Covid-19 a déjà coûté 186 milliards d’euros aux finances publiques (100 milliards de pertes de recettes fiscales et 86 milliards de mesures d’aides).
 
Le déficit public devrait s’établir à 11,3 % du PIB en 2020 (et non plus 10,2 %) et la dette publique s’envoler à 119,8 %. Les recettes d’impôt sur le revenu, de TVA et d’impôt sur les sociétés ont été supérieures de 4,1 milliards à ce qui avait été prévu initialement. La taxe intérieure sur les produits énergétiques (TICPE) a rapporté en revanche moins que prévu (- 1,4 milliard).
 

Dans le détail, le budget rectificatif prévoit d'augmenter les enveloppes des aides consacrées depuis mars :

 

> 10,9 milliards sont injectés dans le Fonds de solidarité pour tenir compte des extensions consécutives de ses critères d'éligibilité ;

> 3 milliards sont consacrés aux exonérations de charges pour les entreprises ;

> 3,2 nouveaux milliards serviront à financer le chômage partiel ;

 

En outre, 1,1 milliard seront versés aux ménages précaires et les surcoûts liés aux dépenses sanitaires sont budgétés à hauteur de 2,4 milliards d’euros.

 

Le Gouvernement va aussi mettre en place un crédit d’impôt de 30 % pour les bailleurs qui annuleraient une partie des loyers des commerces et autres restaurants.

 

Enfin et comme prévu, le PLFR 4 prévoit de compenser les pertes financières des autorités organisatrices de mobilité (AOM) (versement mobilité et recettes tarifaires). Ile-de-France Mobilités va ainsi recevoir 1,175 milliard d’euros et les AOM de province, 750 millions. Ces sommes sont des avances remboursables.

 

 

3) Enfin, le cabinet Asterès, spécialisé dans la production d’études économiques, fondé et dirigé par l'économiste Nicolas Bouzou, avec lequel nous travaillons, a réalisé un travail d’analyse sur la variation d’activité économique de différents secteurs en 2020 et 2021.

 

L’analyse se base sur une projection des résultats d’activité du quatrième trimestre 2020. Pour l’année 2021, le modèle retient deux hypothèses : un scénario optimiste dans lequel la Covid-19 disparaît progressivement, et un scénario pessimiste dans lequel un troisième confinement doit être mis en place.

 

J'ai pensé que ce travail pourrait susciter votre intérêt, et vous le trouverez par conséquent ci-dessous.

La situation en 2021 dépendra étroitement de l’évolution de l’épidémie. Dans un scénario optimiste, la situation sanitaire s’améliorerait définitivement et la croissance atteindrait 7,5 % en 2021. Le PIB français serait alors 2 % inférieur fin 2021 par rapport à son niveau de fin 2019. Dans un scénario pessimiste, un troisième confinement serait nécessaire au second trimestre 2021, avec un impact négatif similaire au second confinement. Dans ce cas, la reprise en 2021 serait limitée à 3,9 % et le niveau de PIB serait inférieur de 4 % fin 2021 par rapport à fin 2019.

 

Très cordialement,

Xavier Horent, Délégué Général / PO. Francis Bartholomé, Président national

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