Un Comité Stratégique de Filière Automobile s'est tenu ce matin sous l'autorité de Bruno Le Maire, avec Luc Chatel (Président de la PFA), notamment en présence de Elisabeth Borne (Travail), Agnès Pannier-Runacher (Industrie), de Jean-Baptiste Djebbari (Transports), mais aussi de Carlos Tavares (Stellantis), de Luca de Meo (Renault), des importateurs (Thierry Archambault, CSIAM), des équipementiers (Claude Cham, FIEV), et de l'ensemble des organisations syndicales.
 
Francis Bartholomé y était naturellement présent pour ce qui concerne la distribution et les services de l'automobile dans leur ensemble.
 
L'objet de ce comité, réuni dans le contexte des graves problèmes actuellement rencontrés par le secteur de la fonderie, était de conclure un avenant au contrat de filière signé en 2018 tenant compte des conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire.

Le but stratégique rappelé par Bruno Le Maire est d'actualiser la feuille de route de 2018 pour que la France reste "une grande nation automobile".
 
 
Comme vous le verrez, plusieurs axes stratégiques (mobilité électrique, innovation, sous-traitance et accompagnement des salariés) ont été précisés dans le cadre de cet avenant, ainsi que certaines annonces telles que la création d'un fonds pour le secteur de la fonderie, ou le déplafonnement (qui était de 60.000 euros) des aides à l'achat en faveur des grands véhicules utilitaires.
 

Le CNPA estime que les mutations à l’œuvre au sein de la filière automobile sont de nature systémique. Elles impactent en ce sens toutes les chaînes de valeur, en emportant de larges conséquences, y compris au niveau des services de l’automobile dont il s’agit de préserver la valeur ajoutée mais aussi le volume considérable des emplois et l’évolution des compétences sur le sol national.

L’un des enjeux du contrat stratégique est en effet d’entraîner une dynamique durable de filière au sein d’un écosystème fondamentalement interdépendant entre « l’amont » industriel et « l’aval » des services. La réussite de cette combinaison de transitions dépend également de la capacité d’adaptation, de modernisation et d’accélération des services de l’automobile. La mise en cohérence et la synchronisation de tous les acteurs sont par conséquent une condition du succès des objectifs fixés par le contrat stratégique. L’aval est une composante d’autant plus essentielle dans l’atteinte de l’objectif d’une filière d’excellence solidement implantée dans les territoires qu’il s’agit également d’assurer la mutation d’un parc automobile de l’ordre de 40 millions d’unités et des usages avec tous les services associés en matière de distribution, de maintenance, de réparation, ou de recyclage.

La feuille de route établie doit en ce sens approfondir et renforcer une approche stratégique globale, en veillant à toutes les extensions possibles aux acteurs des services dont il est nécessaire de maintenir les capacités d’investissement, de création de nouveaux services, et de formation dans l’intérêt général de la filière.

C'est une des dimensions qu'apporte l'avenant conclu aujourd'hui : la conduite du changement en accompagnant la conversion et la montée en gamme des services de l’automobile est enfin encouragée. Elle implique le renforcement de leur compétitivité, la modernisation des équipements et des process, ainsi que le développement de la performance de la politique de formation initiale et continue.

Un programme spécifique sera à ce titre élaboré au cours du second semestre 2021 pour faire l’objet de propositions dans le cadre du comité stratégique. Une task-force rassemblant les différentes parties prenantes sera constituée en ce sens. Des études ciblées seront menées avec l’appui des Ministères concernés afin de mieux cerner les priorités et les moyens à allouer à la réussite de cette transformation globale, en cohérence avec ceux déployés au niveau industriel. La diffusion de l’innovation technique et la digitalisation des services, l’anticipation des impacts liés à la transition écologique ainsi que la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences en feront notamment partie dans une perspective pluri-annuelle.

Le CNPA attire l'attention sur le fait qu'il est indispensable de ne pas rendre plus sévère encore la pente des transformations à l'oeuvre, notamment au niveau des consommateurs comme du mix énergétique qui a besoin d'être plus équilibré. La neutralité technologique doit rester une pierre angulaire, avec un travail à compléter au niveau des carburants de synthèse. Enterrer le moteur thermique n'est pas une solution, alors que sont engagées les discussions à Bruxelles sur la future norme Euro 7 et la révision des objectifs de CO2 d'ici à 2030. Bruno Le Maire a notamment indiqué que "la transition ne veut pas dire précipitation", la future norme Euro 7 devant faire l'objet de "renégociations".

Enfin, restera à trancher, comme nous l'avons demandé, le sujet de l'évolution du bonus et de la prime à la conversion après le 1er juillet prochain afin d'accompagner le nécessaire rebond de l'activité dans un contexte où le moral de nos chefs d'entreprises et de leurs équipes marque une nouvelle dégradation mais aussi une faible appropriation du Plan France Relance.

Nous sommes également favorables à la conception d'une grande campagne de communication du Gouvernement de manière à clarifier des dispositifs de soutien qui n'ont pas toujours été d'une stabilité à toute épreuve, comme le note d'ailleurs cet avenant au contrat de filière : la stabilité réglementaire et fiscale est tout sauf une option.

 

Très cordialement,

Xavier Horent, Délégué Général / PO. Francis Bartholomé, Président national
 

 

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