Smovengo : Réparer, Réutiliser, Réinventer

Présentation
En 2017, quatre acteurs européens de la mobilité, Indigo, Fifteen, Moventia et Mobivia, ont collaboré pour créer SMOVENGO, une entreprise spécialisée basée en France. En 2018, Smovengo a remporté l'appel d'offres lancé par le Syndicat Autolib' et Vélib' Métropole, lui permettant ainsi de diriger le service Vélib' Métropole. Smovengo a reçu en 2023 le Trophée Trajectoire Durable de Mobilians pour son projet Phoenix qui consiste à mettre en place une économie circulaire grâce au recyclage et à la valorisation des produits hors d’usage, en les remettant à neuf pour réparer et fabriquer de nouveaux vélos.

Qu'est ce qui a déclenché la mise en œuvre de cette action ?
En 2018, les pièces défectueuses étaient retirées et remplacées par des pièces neuves. Mais depuis 2020, la maintenance a dû s'adapter pour réparer davantage de vélos en un temps plus court. Le projet Phoenix a été initié alors que le marché du cycle était confronté à une pénurie mondiale de pièces et que l'utilisation du vélo était en plein essor. Il s’inscrivait également dans une volonté de réduire notre dépendance aux approvisionnements des pièces en provenance d’Asie et de réduire les déchets.

Quels moyens avez-vous utilisés pour votre action (matériel, financier, humain, etc.) ?
Le projet Phoenix a permis de créer et industrialiser une chaîne de revalorisation des pièces détachées. Cela a permis la création de 25 emplois, offrant des opportunités de carrière dans un secteur en pleine expansion. De plus, grâce à l'acquisition de quatre machines-outils, la production de roues a été internalisée, avec une capacité de production de 2300 roues par semaine, en plus de la revalorisation de 2 000 à 3 000 pièces.

Quels ont été les facteurs de succès ? Et les difficultés rencontrées ?                                                              
Nous avons noué des partenariats avec des filières de recyclage pour valoriser toutes les pièces non conformes. Pour la réutilisation des pièces usagées nous avons dû passer par des étapes de recherche et développement, d'expérimentation puis d'industrialisation. La maîtrise technique, la conformité des pièces et l'obtention de la certification du fabricant de vélos ont permis de faire aboutir ce projet.

Pouvez-vous expliquer les effets positifs du projet ?
Cette approche circulaire prolonge la durée de vie des vélos et réduit considérablement les déchets avec près de 100 % des pièces détachées revalorisées ou recyclées. Les produits recyclés sont mieux triés et valorisés. La réutilisation des pièces détachées réduit l'achat de nouvelles pièces, ce qui a permis de réaliser près de 12 % d’économie. Par conséquent, ce projet a un impact économique positif en plus d'être respectueux de l’environnement. Ce projet a également permis l’insertion professionnelle de demandeurs d’emploi, avec 160 000 heures d'insertion en 3 ans.

Avez-vous prévu des suites à cette action ? Si oui, lesquelles ?                                                                 
La production de vélos devrait augmenter jusqu'à 2000 par an. Plusieurs projets d'investissement dans de nouvelles machines sont à l'étude pour simplifier encore la production. La prochaine étape importante consiste à revaloriser nos batteries de vélo électriques avec un objectif de "zéro achat". Sous réserve d'une taille suffisante, la méthodologie utilisée peut être reproduite pour la maintenance de vélos, pour des services de vélos en libre-service, et l'entreprise envisage de mettre ses compétences au service d'autres acteurs.