Jean Castex a tenu hier soir une conférence de presse suite à la 3ème conférence du dialogue social réunissant le Gouvernement et les partenaires sociaux.
 
En préambule, le Premier Ministre a rappelé les chiffres témoignant de la vivacité du dialogue social dans les branches et les entreprises : près de 10.800 accords sur l'activité partielle de longue durée ont été signés à ce jour, couvrant désormais 600.000 salariés.
 
Le Premier ministre a salué la qualité du dialogue social et souligné son caractère productif, puisqu'il a permis la signature de 2 accords interprofessionnels dans la période récente sur la santé au travail et le télétravail.
 
Cette troisième conférence du dialogue social a permis de débattre de la prolongation des dispositifs d'accompagnement des salariés mis en place l’État dans les prochains mois (Fonds de solidarité, PGE, activité partielle, etc.).
 
La situation des jeunes a été en particulier évoquée, notamment s'agissant de leur insertion professionnelle.
 
Au terme de cette conférence, le Premier Ministre a annoncé les trois séries de mesures suivantes :

 

1- L'emploi des jeunes : pour continuer à encourager l'embauche des jeunes, Jean Castex a annoncé que le soutien exceptionnel de l’État à l'apprentissage sera prolongé jusqu'à la fin de l'année 2021.

·  Le maintien de cette prime exceptionnelle pour toutes les entreprises quelle que soit leur taille et quel que soit le niveau d'études des jeunes représente un effort budgétaire de 2,4 milliards d'euros pour l’État.

·  Il est à noter que cette décision est conforme à ce que le CNPA avait recommandé et proposé au Gouvernement ces derniers mois, les services de l'automobile se distinguant par des chiffres records au niveau du volume de jeunes en apprentissage grâce à l'esprit de responsabilité des entreprises de la Branche et à la mobilisation de notre appareil de formation.

·  Concernant la prime à l'embauche des jeunes, elle sera prolongée, jusqu'au 31 mai, et sera recentrée à partir du mois d'avril sur les salaires inférieurs à 1,6 SMIC dans une logique de sortie progressive des aides.
 

2- Pour les travailleurs dits "de la deuxième ligne" : le Gouvernement a décidé d’autoriser le versement en 2021 d'une prime de 1.000 € défiscalisée et exonérée de cotisations sociales (dite "prime Macron", alors que, rappelons-le, ce sont les employeurs qui la versent).

Pour Jean Castex, "les travailleurs de la deuxième ligne devront en être les bénéficiaires privilégiés", notamment au sein d'une quinzaine de branches professionnelles.

·  Cette prime sera également ouverte à tous les salariés.

·  Il sera possible d'en augmenter le montant jusqu'à 2.000 € pour les entreprises et les branches soit qui ont conclu un accord d'intéressement d'ici la fin de l’année, soit qui ont ouvert une négociation sur la valorisation des métiers concernés.

·  Le Premier Ministre souhaite qu'un maximum de branches s'engagent dans cette démarche notamment "celles qui ne se sont pas emparées de ce sujet en 2020". C'est aussi, selon lui, un enjeu d'attractivité de ces métiers.

·  Le CNPA note que les métiers de la Branche des services de l'automobile ne font pas partie, suite aux consultations menées par le Ministère du Travail, de ce périmètre de "travailleurs de la deuxième ligne", évoqué vendredi soir dernier à l'occasion d'une réunion préparatoire. Nous escomptons que la liberté de négocier des Branches dans leurs champs de compétences soit respectée sans interventionnisme de l'Etat. L'objectif et la méthode de ces orientations du Gouvernement qui visent à s'immiscer dans les discussions de branches sont en effet contestables, et stigmatisent certains secteurs alors même que la dynamique du dialogue social y est forte.
 

3- Sur la méthode de "sortie de crise" : le Gouvernement a soumis une méthode et un calendrier aux partenaires sociaux afin de se préparer à une sortie progressive des dispositifs de soutien aux entreprises, qui doit tenir compte de l'évolution de la crise et de la situation particulière des entreprises.

·  Les questions de moyen terme, qui renvoient aux évolutions provoquées ou accélérées par la crise (comportement des consommateurs, conditions de production, aspiration des salariés, etc.), font également partie de cette concertation tripartite.

·  La méthode retenue est celle du dialogue et de la concertation.

·  Le CNPA y participera, ayant déjà souligné auprès du Gouvernement l'importance de concertations sectorielles plus approfondies notamment pour l'évolution des dispositifs de soutien et le Plan de Relance, alors que les derniers indicateurs, à la fois sanitaires et économiques, ne permettent malheureusement pas d'entrevoir une "sortie de crise" dans des conditions stabilisées. Les possibilités de versement de la prime annoncée ce soir en dépendent cependant de manière étroite, de même qu'elles dépendent de l'état de la trésorerie des entreprises et de leurs perspectives économiques. Les entreprises les plus en difficulté, soit du fait de fermetures, de baisses significatives de chiffre d'affaires, de trésoreries tendues voire absentes, ne seront pas en capacité d'utiliser cette faculté malgré son évidente attractivité et la nécessité de soutenir les équipes de salariés.

 
Le Premier Ministre a salué l'esprit de responsabilité et la volonté des partenaires sociaux de trouver des solutions adaptées pour le monde du travail et pour contribuer à la relance du pays.
 
La sortie de crise doit se faire dans un cadre concerté au niveau professionnel et interprofessionnel.
 
Dont acte.

Nous vous transmettrons notre analyse plus complète au cours des tous prochains jours, dans l'attente des confirmations et des textes publiés par le Gouvernement.

 

Très cordialement,

Xavier Horent, Délégué Général / PO. Francis Bartholomé, Président national
 

 

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