A la veille de l’ouverture du mondial de l’Automobile, l’association UFC Que Choisir cherche opportunément à médiatiser une croisade qu’elle mène depuis plusieurs mois à l’encontre de certains acteurs de la filière automobile. Cependant, les commentaires de son étude publiée ce jour sur la réparation et l’entretien automobile traduisent une position extrême, qui n’est pas partagée par la plupart des acteurs concernés, ni vérifiée par d’autres études.

Cette étude est un élément supplémentaire que l’UFC verse au débat ouvert par l’Autorité de la concurrence, dans le cadre de la préparation de son avis sur le fonctionnement de la concurrence dans les secteurs de l’entretien et la réparation automobile et de la fabrication de pièces détachées pour véhicules. C’est en effet dans ce contexte que l’UFC milite pour une abrogation totale du droit des dessins & modèles, sans tenir compte des enjeux économiques, ni de l’emploi et de l’activité des opérateurs impactés.

 

Le CNPA estime que cette nouvelle étude de l’UFC n’a pas plus de force probante que les précédentes. Il tient ainsi à faire part de ses remarques sur les trois points développés. 

 

1. Sur les parts de marché

 

 - Selon l’UFC, le consommateur ne serait pas en mesure de bénéficier des effets positifs de la concurrence de l’après-vente sur l’automobile. Or, un certain nombre d’autres éléments, basés sur des échantillons plus larges et représentatifs de la composition du parc, mettent précisément en exergue l’hyper compétition existante sur ce marché.

 - L’UFC évoque d’ « inadmissibles verrous » pour expliquer que les constructeurs détiennent 83% de parts de marché dans la réparation et l’entretien des véhicules de moins de deux ans. Reste le libre choix du consommateur, qui a une préférence pour son réseau constructeur, auprès de qui il se tourne naturellement pour entretenir les véhicules de moins de deux ans. Le CNPA précise également que les parts de marché entre réseaux et indépendants s’inversent au bout de la troisième année du véhicule.  De plus, sur l’ensemble du marché, (l’âge moyen du parc étant de 8,2 ans), les réseaux constructeurs ne sont pas dominants, ni en valeur ni en volume. L’étude GIPA 2012 (Groupement Inter Professionnel de l'Automobile) démontre que, sur le marché de l’après-vente, les réseaux de constructeurs ne représentent que 37 % des entrées ateliers – un pourcentage en baisse constante, en liaison avec l’ancienneté des véhicules. La concurrence, loin d’être en panne, est par conséquent une réalité.
 

2. Sur la garantie

 

- L’UFC avance que les consommateurs seraient « sous l’emprise » des constructeurs, cherchant à faire croire que tout serait organisé pour « tromper » ou « piéger » les automobilistes. Ce type d’affirmation, de portée diffamatoire, est là encore contredite en droit et en fait.

Le droit pour le consommateur de faire entretenir son véhicule hors du réseau, sans perdre le bénéfice de la garantie, n’est pas contestable. Les nombreuses campagnes de communication des centres autos en sont d’ailleurs la preuve. 

 

3. Sur l’entretien supposé « trop cher »

 

Contrairement aux allégations de l’UFC, le CNPA attire l’attention sur l’absence de comparaison valable des prestations effectuées par les réseaux constructeurs et les centres autos. La qualité des pièces, le type et le nombre d’opérations incluses peuvent en outre faire sensiblement varier les prix.

- De même, l’UFC précise que les constructeurs arguent de leur niveau de compétences auprès de leurs clients pour les conserver au sein des réseaux de marques. Le CNPA rappelle à ce titre la hausse continue du niveau de qualification des personnels au sein des réseaux, compte tenu de l’évolution technologique des véhicules les plus récents, justifiant ainsi les rémunérations supérieures de ses salariés. En outre d’importants programmes de formation sont menés chaque année par la Profession. Ils ont pour but de veiller au maintien et au développement des capacités techniques et humaines de tous les types d’entreprises, pour entretenir un véhicule, quels que soient sa marque ou son âge.

- Enfin, au delà de son message direct à l’attention de l’Autorité de la Concurrence, autorité administrative indépendante, l’UFC préconise que la DGCCRF réalise des contrôles et sanctionne, le cas échéant, les dérapages des professionnels.

Le CNPA souligne que la liberté du commerce et du choix des consommateurs sont préférables à une vision dogmatique de la concurrence, et rappelle qu’il est favorable à ce que des contrôles se poursuivent, comme la Profession en fait d’ailleurs régulièrement l’objet.

 

 

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